Adabana
Le dernier tome est sorti il y a une semaine, et Abadana ne cesse de hanter mes pensées. Le manga en trois tomes des éditions Kana est une petite claque, qui ne laisse pas indifférent.
La noirceur des propos de l’autrice NON, associée aux somptueux traits de ses personnages, nous choquent, nous brutalisent, nous transpercent afin de nous imprégner d’une atmosphère de deuil et de pardon. Un manga choc, à la beauté renversante.
La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elle ?
Synopsis de Adabana
Abadana va au delà d’une enquête et de la recherche de la vérité. Ce manga raconte comment on vit avec la peine, avec un chagrin qui ne peut jamais s’éteindre, et avec lequel on doit apprendre à vivre.
C’est puissant, c’est magnifique, on a envie de pleurer après avoir lu la dernière page.
La recherche de la vérité implore la notion de vengeance, froide et implacable. Mais là encore, le réalisme de l’écriture s’avère frustrant pour les personnages, qui empruntent des chemins doux-amères, bien loin des fins heureuses qu’on pourrait s’imaginer. On en ressort forcément triste, mais totalement apaisé par la vision luminaire du chagrin que dépeint NON dans son oeuvre.
Loin d’un pamphlet féministe de bas étage, Adabana plonge le lecteur dans une histoire grave. Une histoire d’hommes mauvais, et de jeunes femmes abusées. La force de cette histoire ne repose pas nécessairement sur les passages d’abus de violence, mais plus sur les ressentis des personnages, et comment ils peuvent vivre avec leur vie brisée… jusqu’au point de non retour.
La vie d’étudiant peut être totalement cruelle. On a tous pu en faire l’expérience au moins une fois dans sa vie. Cela peut être très impactant dans notre façon d’être. Mais lorsque s’ajoute le comportement abusif des adultes, comment y voir un peu de lumière dans cet horrible brouillard ?
Adabana s’est conclu sur un troisième tome libérateur. Malgré tout, on ne peut qu’avoir le coeur serré à la lecture de la dernière page. On est souvent resté pétrifié, on a eu les larmes aux yeux, et on a beaucoup aimé ce Seinen. Un vrai coup de coeur !