STADIA : La manette va devenir bluetooth
La promesse était « Stadia : un lieu unique pour toutes les façons de jouer. »
Google entendait par là rentrer dans le monde du jeu vidéo par la grande porte en proposant le meilleur service de cloud gaming à ce jour à travers un équipement simple et une expérience unique.
Sur le papier, la Stadia avait tout pour plaire : elle proposait en gros de ne plus se contraindre à devoir renouveler son équipement pour jouer aux jeux les plus récents, avec une qualité graphique et une stabilité entre les dernières générations de consoles et les PC les plus puissants.
Cela incluait donc de ne plus investir dans des consoles hors de prix, ne plus avoir besoin d’upgrader son PC, ne plus perdre de temps à installer ses jeux, ni les mises à jour de ceux-ci, d’avoir sa bibliothèque partout avec soi, et un matériel assez réduit pour l’emmener même en vacances à la montagne…
Sauf que dans les faits, une donnée essentielle était à prendre en compte, surtout dans l’hexagone : Stadia ne pouvait fonctionner qu’avec une très bonne connexion internet. Sans la fibre, impossible de jouer… et comme la France avait un énorme retard sur le sujet à la sortie de Stadia, le doute s’est permis.
Si je reviens sur Stadia aujourd’hui, c’est parce que j’ai soutenu ce projet dès le départ en précommandant le Founder Pack. Je ne reviendrais pas sur les détails techniques que tout le monde connait. Stadia était réellement un excellent service qui marchait parfaitement à condition d’avoir la fibre. Non, je reviens sur ce service parce que j’ai récemment été remboursé de l’intégralité de mes achats, et que malgré la joie de voir mon compte en banque se remplir, j’ai été surtout très triste de voir Google mettre un terme définitif à l’aventure (même si je n’y jouais plus).
Je pense que Stadia aurait pu vivre avec une démarche commerciale différente. Non pas que leur système était mauvais. Tous les services de jeux vidéo actuels demandent de payer un abonnement contre un accès en ligne et une poignée de jeux gratuits chaque mois et des réductions sur une sélection de jeux en démat.
Le premier vrai problème était la comparaison avec le Game Pass. Aucun débat possible puisque le service de Microsoft est un véritable rouleau compresseur dans le domaine.
Mais même sans vouloir imiter un concurrent impossible à atteindre, comment peut-on lancer un module de jeux vidéo sans avoir de catalogue ? Aucune exclue ?
Comme je vous l’ai dit, j’ai été remboursé de tous les jeux que j’avais acheté. Lorsque j’ai revu la liste, j’ai compris pourquoi je n’avais quasiment pas joué à la Stadia : Tomb Raider, Final Fantasy XV, Grid, DOOM... que des jeux que j’avais déjà fini bien avant la sortie de Stadia, et que j’avais racheté à petit prix sur Stadia… eh bien parce que je ne savais pas à quoi jouer dessus, en fait…
Comment peut-on vouloir prétendre défier Sony, Microsoft et Nintendo avec un catalogue aussi poussiéreux ? Mais surtout, comment peut-on penser pouvoir sortir un service de jeux qui va marcher sans avoir au moins un de ces trois jeux dans son catalogue : FIFA, Call of Duty et GTA ?
N’en déplaise à certains, ce sont bien les jeux les plus demandés au monde.
J’ai tout de même joué un peu sur Stadia pour être honnête. Lorsque Cyberpunk est sorti, il a créé un véritable scandale sur consoles. J’ai profité du jeu sans aucun soucis pendant qu’Internet s’enflammait autour de CD Projet RED. Et l’expérience était géniale sur Stadia.
Malgré tout, je l’ai rangé, et je n’y ai plus jamais joué.
Alors aujourd’hui, Google a décidé de tout fermer, de rembourser l’intégralité de nos achats (en matériel et en jeux), et de rendre les manettes « ouvertes à tout support » en Bluetooth via une prochaine mise à jour. Voilà donc ce qui restera de Stadia… une manette Bluetooth gratuite… quel dommage.